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Optimiser le poids de son sac à dos sur un trail en itinérance : les bases

Optimiser le poids de votre sac à dos ne vous garantit pas de réussir. Mais courir lesté a avec certitude un impact sur votre corps et vos performances. Optimiser le poids de votre sac vous offre un sacré avantage. Découvrez comment optimiser le poids de votre sac tout au long de votre trail en itinérance.

Sac de trail noir et jaune déposé sur une table de bois à côté d'une tasse de café

Partir sur un trail en itinérance, c'est accepter de s'alourdir. C'est contre-intuitif. Vous ne trouvez pas ? Ça ne colle pas avec l'image que nous avons de la course à pied.


Courir, c'est être léger. Aller vite ! Se remettre en forme. Perdre du poids ! Certainement pas prendre des kilos en plus ! Mais pour gagner en autonomie, il faut accepter de prendre ces quelques kilos en plus.


Vous avez donc accepté. Et pour ne pas vous fatiguer trop vite, vous vous êtes mis en tête d'optimiser le poids de votre sac.


Armez de patience, vous êtes parti à la recherche des grammes.


Vous avez épluché les forums. Vous avez comparé les sites des fabricants. Et vous êtes arrivé à une liste. Mais cette liste n'était pas exhaustive ! Peut-être aussi un peu hors budget?


Vous avez alors monopolisé la balance de la maison pendant des heures.


Liste de matériel de plein air présenter dans un tableau avec le poids de chaque item

Après avoir recensé tous vos grammes dans un tableur, vous êtes enfin arrivé à chiffrer le poids de votre sac !


Et maintenant ?


Le temps de cet article, je vous propose de mettre de côté votre liste de matériel. Outre le choix de votre matériel, il y a un autre levier sur lequel vous pouvez agir.


Ce n'est pas moins chronophage. Mais, ça vous permettra d'optimiser le poids de votre sac tout au long de votre trail en itinérance. Pas qu'avant de partir.


Avant de parler stratégie, vous devez avoir en tête quelques principes de bases.


Qu'est-ce qui compose le poids de votre sac à dos lors d'un trail en itinérance ?

Graphique présentant la composition d'un sac au départ et à la fin d'un trail en itinérance

Commençons par le contenu de votre sac.


Lorsque vous préparez votre sac pour partir plusieurs jours, vous y mettez des items.


Certains d'entre eux vous accompagneront du début jusqu'à la fin de votre trail. Alors que d'autres, ne feront qu'une partie du chemin avec vous.


C'est le principe des charges fixe et variable. Ces deux charges constituent le poids de votre sac.

poids de votre sac = poids de la charge fixe + poids de la charge variable


Comment évolue le poids de votre sac à dos au fil d'un trail en itinérance ?

Le principe des charges fixe et variable vous permet de répertorier le contenu de votre sac en deux catégories.


Qu'est-ce que la charge fixe ?

Graphique présentant l'évolution de la charge fixe pendant un trail en itinérance

Le principe à retenir concernant la charge fixe est qu'elle ne varie pas dans le temps.


Entre le moment où vous commencez et terminez votre trail en itinérance, son poids reste inchangé.


La charge fixe est composée de votre matériel et de vos vêtements.


Certains items de votre liste sont ambigus. Difficile de savoir dans quelle catégorie les mettre. La pâte à dent, la crème solaire, le gaz… Charge fixe ou variable ?


Pour ces produits, les variations de poids sont minimes. Alors, ils sont inclus dans la charge fixe.

charge fixe départ = charge fixe arrivée


Qu'est-ce que la charge variable ?

Sac de trail en itinérance sur lequel une poche d'eau est déposée, des aliments lyophilisés et sportifs

Le principe derrière la charge variable est qu'elle fluctue dans le temps.


Son poids va changer entre le moment où vous commencez et terminez votre trail.


Elle est composée de votre nourriture et de vos réserves en eau. C'est ce que certains appellent les consommables.


Comment varie la charge variable entre le départ et l'arrivée ?

Prenons un cas extrême. Vous partez en totale autonomie.


Dans votre sac, vous avez tous vos ravitaillements (solide et liquide) pour la durée de votre aventure.


Au départ, le poids de la charge variable est élevée. Au fil des kilomètres et des journées, vous consommez ces ravitaillements. Plus le temps passe, moins le poids de la charge variable est important. En moyenne, entre le départ et l'arrivée, le poids de la charge variable diminue.

charge variable départ > charge variable arrivée


Graphique présentant l'évolution des charges fixe et variable pendant un trail en itinérance

Dans la pratique, c'est un peu différent.


Il n'y a pas qu'entre le départ et l'arrivée que le poids de la charge variable change.


Elle fluctue tout au long de vos journées.


Comment varie la charge variable au cours d'une journée ?

Graphique présentant l'évolution de la charge variable au cours d'une journée d'un trail en itinérance

Prenons un cas moins extrême. Vous avez décidé de vous ravitailler en eau sur la route.


Au début de votre journée, vos flasques sont pleines. Au fil des kilomètres et des gorgées, leur poids diminue. Puis, vers 11 heures, vous croisez une source d'eau. Vous faites le plein et reprenez 4 kilos. Vous repartez et continuez d'enfiler les kilomètres et les gorgées. A la fin de votre étape, il vous reste 1 kilo d'eau.


Pendant un trail en itinérance, le poids de la charge variable fluctue. Il diminue en fonction de vos besoins. Il augmente selon les apports extérieurs.


Maintenant que vous avez en tête ces principes théoriques, passons à la pratique.


Comment alléger la charge fixe ?

Graphique présentant l'impact de réduire la charge fixe sur un trail en itinérance

Le premier levier est de réduire le poids de la charge fixe.


Ce n'est pas négligeable!


En réduisant le poids de la charge fixe, vous diminuez de manière permanente le poids de votre sac.


Pour cela, vous avez deux possibilités :

  1. Choisir du matériel ultraléger

  2. Réduire le matériel au strict minimum


Choisir votre équipement

Pour choisir votre équipement, faites une liste ce que vous envisagez de prendre avec vous. Ajoutez-y le poids des items. En faisant cela, vous aurez déjà une idée du poids que représente la charge fixe.


Capture d'écran d'un tableau présentant le type de charge, le matériel et son poids

A force de passer en revue les forums et les sites des fabricants, il y a une chose inévitable qui va se produire. Vous devrez faire des choix.


Ce n'est pas toujours évident d'évaluer la pertinence d'acheter un item plutôt qu'un autre. À ce moment, Il y a un outil qui vous aidera: le ratio prix/poids/extra.


Eh oui, encore un autre principe théorique! Spoiler Alert! Ce n'est pas le dernier.


Ce ratio va vous permettre de peser le pour et le contre sans tomber dans une logique de l'ultraléger à tout prix.


Réduire votre équipement au strict minimum

Matériel pour un trail en itinérance présenté sur un tapis bleu

Pour réduire votre liste de matériel au strict minimum, vous allez mettre en place le fameux cycle trier, peser, adapter.


Pour cela, vous allez devoir quitter votre tableur et vous rendre sur le terrain. C'est le moment de profiter de vos sorties longues pour tester votre matériel en conditions réelles.


Après vos retours de terrain, c'est le moment du débrief. À l'image de la passoire de Socrate, vous allez vous questionner. Appliquer des filtres.


Est-ce que j'en ai vraiment besoin ?

Quelque fois, certains items se retrouvent dans votre sac au cas où. Ils n'ont pas de vrai utilité. Optimiser le poids de votre sac c'est vous limiter à ce qui est utile.


Est-ce que c'est bon pour moi ?

D'autres items se retrouvent dans votre sac parce qu'ils contribuent à votre sécurité, votre confort ou votre plaisir. Vos chaussettes. Votre sac de couchage. Votre trousse de premiers soins. Votre carnet de notes.


D'un certain point de vue, vous pourriez vous passer de ces items. Courir en sandale. Dormir dans un gîte. Miser sur les secours ou les pharmacies dans les villages. Ne rien noter de votre aventure.


Mais de votre point de vue, ils contribuent à la philosophie que vous avez de votre aventure. Un sac contient l'utile et l'intime. Optimiser le poids de votre sac, c'est apprendre à faire la part des choses entre ces deux fonctions.


Est-ce qu'il y a quelque chose qui serait plus utile ?

Brosse à dent raccourcie, allégée et tube de pâte à dent miniature

Ce n'est pas parce qu'un item répond à l'une de ces deux fonctions qu'il est le meilleur.


  1. Préconiser le multifonctionnel

    Vous avez décrété que votre casserole ferait partie du voyage. Mais peut-être qu'une tasse ferait l'affaire. Un item en moins. Sans perdre en fonctionnalité!


  2. Limiter le matériel collectif

    Vous partez à deux. Vous préparez votre liste de matériel. Chacun de votre côté. Après réflexions, vous mettez vos listes en commun. Certains items reviennent plusieurs fois. C'est le cas de votre brûleur. Prenez-en qu'un.


  3. Préconiser des tissus à séchage rapide

Vous avez décidé de prendre votre t-shirt en coton plus stylé. Mais peut-être que votre t-shirt technique sans style a d'autres atouts. Il sèche sans doute plus vite. Une petite lessive le soir et quelques changes vous permettront de repartir frais le lendemain.


Et si la pluie s'abat sur vous, il aura tendance à moins retenir l'eau. C'est aussi moins de poids à traîner. Par exemple, mon t-shirt technique passe de 89 g à 196 g lorsque mouillé. Je vous laisse faire le test avec un t-shirt en coton !


Dans votre tableur, ces filtres se traduisent par des colonnes supplémentaires.


Attention de ne pas créer une usine à gaz !


Un système simple fonctionne mieux qu'un système complexe non maitrisé. C'est à vous de fixer le curseur. De déterminer jusqu'où vous voulez pousser la réflexion.


Comment alléger la charge variable ?

Le second levier est de gérer la charge variable.


Pour cela, vous pouvez agir à deux niveaux:

  1. Choisir des ravitaillements légers et riches en apport

  2. Mettre en place une stratégie pour vous ravitailler


Choisir des ravitaillements légers et nutritifs

L'idée est la même que pour la charge fixe. Les paramètres à prendre en compte vont plus loin que le simple poids. Diminuer le poids de la charge variable ne doit pas se faire au détriment de vos besoins en énergie pour courir.


Ce serait dommage de vous retrouver à l'arrêt sur le bord du sentier. Le sac bien léger. Affaibli et affamé.


Pour y arriver, le plus simple est de noter le poids de l'aliment et son rendement calorique. Vous pouvez même aller plus loin et noter son apport en nutriments. (Protéines, glucides...)

Capture d'écran d'un tableau présentant les aliments et leur poids

Une fois que vous aurez tout noté, comparez!


Le ratio prix/poids/calorie vous donnera un petit coup de pouce.

Capture d'écran d'un tableau présentant les différentes caractéristiques des aliments dans des colonnes séparées

Pourquoi travailler avec des ratios plutôt qu'avec les données brutes ?

Je me rends compte que je vous parle de ratios sans même avoir pris le temps de vous expliquer leur intérêt. J'ouvre une parenthèse.


Les ratios permettent de comparer plusieurs éléments à partir d'une seule valeur.


Vous donnez vos chiffres en entrée. Ça passe dans une moulinette. À la sortie, vous vous retrouvez avec une seule valeur.

Schéma illustrant le principe des ratios à l'aide d'une flèche verte sur laquelle est indiquée les intrants, une boîte bleue qui fait office de processus et une flèche verte indiquant le résultat

C'est le principe des indicateurs. La performance énergétique des bâtiments (PEB), le produit intérieur brut (PIB), l'indice des prix à la consommation (IPC)... Je m'éloigne un peu.


Ici, en l'occurrence, c'est votre PPC ou votre PPE (vu plus haut).

Capture d'écran présentant un tableau dans lequel figure les aliments et leur ratio poids/calorie

Rien ne vous empêche de personnaliser ces indicateurs. De prendre en compte d'autres paramètres en entrée. Par exemple, pour le PPC : Volume, protéines, déchet, disponibilité, bonheur!


Encore une fois, il vaut mieux un système simple qui fonctionne qu'un système complexe non maîtrisé. Je referme la parenthèse.


Mettre en place une stratégie pour vous ravitailler

Si vous partez en autonomie totale, vous pouvez vous arrêter ici. Mais si ce n'est pas le cas, continuez.


Dans un monde idéal, vous aimeriez gérer votre charge variable en flux tendu. C'est-à-dire réduire au maximum les quantités d'eau et de nourriture à transporter. Mais aussi, les délais entre le moment du stockage et de la consommation.


Bien sûr, dans la pratique, selon votre itinéraire, cela n'est pas toujours possible. La sécurité est aussi à prendre en compte.


Faisons tout de même du pouce sur cette idée. Vous verrez par la suite pour l'adapter à votre réalité.


Planifier vos ravitaillements à l’avance

Carte d'un tronçon du GR412 présentant les endroits pour se ravitailler

L'optimisation du poids de votre sac se fait dès que vous commencez à planifier vos étapes. En identifiant vos potentiels lieux de ravitaillement, vous réduisez votre besoin d'autonomie. C'est-à-dire, porter du poids.


Vos lieux de ravitaillements peuvent être: un village, un refuge, une source d'eau…


Lorsque vous les aurez identifiés, vous pourrez affiner votre réflexion. Par exemple, s'il s'agit d'un village, regardez ce qu'il y a. Un restaurant, une friterie, une supérette ou un super-marché ?


En fonction de ce qu'il y a, réfléchissez à ce que vous risquez de trouver comme aliments. Dans les supérettes, le choix est plus limité que dans les super-marchés. Ça vous donnera une idée de la disponibilité d'un aliment. Qui se trouve peut-être dans votre PPC. 😉


Par exemple, si mon aliment de prédilection est le beurre d'arachide et que sur mon itinéraire, en Belgique, il n'y a que des supérettes. La disponibilité de mon beurre d'arachide sera proche de 0. Vaut mieux ne pas miser dessus! Par contre, sur un itinéraire, en Amérique du Nord sur lequel je trouve des dépanneurs (un commerce de quartier), alors la disponibilité passe de 0 à 1.


En dehors des aliments culturels, vous pouvez refaire le test avec les aliments sportifs. Ca aussi, ça peut s'avérer compliqué de les trouver. Il vaut sans doute mieux envisager des alternatives.


Gérer l’eau intelligemment

Carte d'un tronçon du GR412 présentant les endroits pour se ravitailler en eau

Identifier les lieux de ravitaillement implique aussi les endroits où il y a de l'eau.


Dans certains cas, cela se fera au même endroit que votre ravitaillement solide. Mais pas toujours.


Sur votre itinéraire, vous pouvez rencontrer différentes sources d'eau. Des ruisseaux, des rivières et des lacs. Des fontaines, des cimetières...


Au moment de planifier vos étapes, évaluer vos besoins en eau. Hydratation. Alimentation. Hygiène. Ça vous évitera de vivre de grand moment de solitude comme celui-ci.


Sur le GR412, pour tester, j'avais pris des repas lyophilisés à l'eau froide. Au matin, j'étais partie avec juste assez d'eau pour m'hydrater. Puis, je me suis mise à avoir faim. Mais, j'étais à court d'eau. C'était frustrant! J'ai dû attendre de me ravitailler en eau pour manger.


Dépôt de sac et poste restante

Sac de trail noir ouvert sur une table de bois

Une autre possibilité aux lieux de ravitaillement existant sont les dépôts de sac.


Sur les trails longs, il y a souvent la possibilité de déposer un sac en consigne. Puis, de le récupérer au kilomètre X. Pour un trail en itinérance, vous pouvez reprendre cette idée. Cela vous permettra de gérer le poids de votre sac et d'avoir accès à vos aliments habituels. Par exemple, les aliments sportifs.


L'inconvénient avec cette approche, c'est que vous devez aller déposer vous-même vos sacs. Avant le départ. Et les récupérer après. Vous devez identifier des lieux de dépôts accessibles.


Une alternative, avec peut-être moins de logistique, est la poste restante.


La poste restante est un service postal qui permet de recevoir du courrier dans un bureau de poste. Sans avoir d’adresse personnelle. Grâce à ce service, lorsque vous arrivez sur place, vous pouvez récupérer un colis dans un bureau de poste situé sur votre itinéraire.


Il faut simplement vérifier combien de temps le bureau de poste peut garder votre colis.


Tous ces éléments à prendre en compte, ça peut sembler beaucoup. Mais maintenant, vous voilà bien outillé pour optimiser le poids de votre sac.


Commencer simple. Maîtriser votre système. Et ensuite, complexifiez-le.


Je vous laisse retourner à vos tableurs et à vos tests terrain.



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